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Par Amer Kapetanovic
Août 2022
Les yeux s’ouvrent, scène immaculée contemplée,
Brèves ténèbres, au fond des abîmes vous plongez.
Loin, une lueur, après l’infranchissable,
Dévoile, en un dédale, l’insaisissable.
Sous les feuillages, du chant des oiseaux brillants,
A peine percés de clairsemées lumières,
Rugit, criblée de lueurs, une rivière.
Une béante caverne attire, elle attend.
La nuit muette, flanquée de ses rochers pesants
S’évanouit par une flamme soudaine.
Le soleil asperge de ses rayons bouillants
Une prairie et ses pétales, par centaines.
Au large, en une éternelle après-midi
Un arc-en-ciel mouvant de papillons scintille,
Parmi d’inépuisables sinuants ruisseaux
Par magie décorés de maintes chutes d’eau.
Oh, sentier rêvé, sous les pas, ton herbe est tiède.
Par quel miracle sans fin te déroules-tu ?
Pourquoi une rive oubliée caresses-tu ?
Ici échouée, une barque te précède.
Entre les moindres galets faut-il prospecter
Dans les labyrinthes par les vagues creusés.
Une trouvaille se produit, un éclair surgit,
Chevauchant les nuages torturés de la nuit.
Puis, le tonnerre se tait, silence, délice,
Aux cieux enfin dégagés le regard se hisse.
L’éther, de ses nuées d’astres, répond à la vue,
Maints brillent toujours, sans avoir été aperçus.
Par Amel Kapetanovic
Juin 2021
Rien ne longe ce royaume immaculé,
D'où ces invisibles nuées plongent,
A leur guise métamorphosées
Dans les méandres de nos songes.
Au sommet d'une tour, une fenêtre baillante,
Offre un soupçon du ciel étoilé
A une chambre, dans l'ombre bercée,
En cette silencieuse nuit flânante.
Une chevelure, sur un coussin affaissé,
Danse au rythme du souffle répété.
Dans les labyrinthes de l'esprit
Voyage la demoiselle assoupie.
Un battement advient en cet estuaire.
Elle a les yeux à peine ouverts,
Un oiseau, au plumage enchanté
La contemple, depuis l'allège perché.
Le voyageur est méconnu de la demoiselle.
Pourtant, par son nom elle l'appelle.
L'oiseau écoute et se réjouit,
Une flamme s'allume dans ses pupilles.
Elle se lève, comme par l'air menée,
S'avance vers le voyageur attendant.
Est-ce un éveil, alors qu'elle entend
Son souffle assoupi, répété.
Ils sont à portée de main,
Des nuées d'astres en témoin.
L'oiseau étend ses ailes bariolées,
Telles les clefs d'une énigme oubliée.
Subitement, de ses rayons, le soleil les immerge,
Surplombant une plage de sable vierge.
A perte de vue d'un océan bordée,
Demeure-t-elle en un royaume immaculé.
Dans l'ombre de feuillages touffus
De nulle part sont-ils apparus,
En l'orée et son fleurissement
De la forêt sauvage des commencements.
Par Amer Kapetanovic
Avril 2020
Les mains sur la barre du vaisseau,
Croyant dessiner le chemin,
Des côtés défilent en monceaux
Les futurs souvenirs du lendemain.
Au loin, dans une plaine dégagée,
Des murs naissants se dressent.
Une cité et ses pierres apparaissent ;
Comment suis-je ici arrivé ?
Le silence est assourdissant,
Avant la vie, l'être paralysé,
Un claquement ; des pas raisonnants,
Au loin, cet homme m'est familier.
Je dois lui prendre ce qu'il m'a ravi,
Les rues sont à présent bondées.
Je cours parmi la foule ralentie,
De ma main il est à portée.
Tel le souvenir d'un songe reculé,
Lors d'une mystérieuse nuit éclipsée,
Tel, le soir, dans une rivière mon reflet,
L'homme, retourné, me fixait.
Le bateau si loin a navigué,
Il a dépassé les époques.
Derrière lui, son sillon pétrifié ;
A chaque goutte sa place, sans équivoque.
La source du temps s'est égarée,
Tout le décor s'est volatilisé.
Ces choix, depuis toujours tranchés,
Je les ai pourtant décidés.
Par Amer Kapetanovic
2018
Plongeant des cieux vers ces eaux profondes,
Passant sans relâche au berceau des océans,
Pourrions-nous sans augure saisir une onde ?
Rêves, errances, quêtes ; derrière nous le néant !
Vagues ; naissant si loin en ce lieu caché,
Frémissant les longs reflets menant au soleil,
Conte de l’horizon émergeant du sommeil,
Long souffle battant des fonds reculés.
Sur la côte et sa muraille de falaises,
Gardée par cette plage vague par vague inondée,
Le brouhaha bouillonnant, rien ne l’apaise ;
Le flot et l’écume avalent les rochers.
Amas de rocs, par les vents caressés,
A vos pieds, ces impossibles dédales ;
S’y engouffre l’eau par ses longues spirales
Se taisant sur ces lieux explorés.
Surplombant, au sommet de la muraille,
Cet oiseau au chant brillant étend ses ailes ;
Dans les airs il survolera où qu’il aille,
Ce bateau brisant les flots immortels.
Vogue vaisseau, ton mât fléchi par les vents,
Devant ton sillon d’écume éphémère,
En face, immensité, mirage, éther.
Sirène charmeuse, nous baignons dans ton chant.
Est-ce des fonds ou de l’horizon,
Là-bas, où le ciel marie la mer,
D’où surgissent ces sombres raisons ?
Des nuages s’amassent dans les airs.
Ciel fiévreux, tourmenté par ses obscures nuées,
L’éclair te fend, la foudre tonne, annihile !
Voici, le temps d’un battement de cil,
Des trombes d’eau dressées sur des flots enragés.
Ouragan aveugle, furie des entrailles des mers,
Des murs d’eau s’élèvent, s’abattent sans pitié.
Le souffle est un glaive, ô voiles déchirées,
Des lambeaux désespérés s’agitent dans les airs.
Coque fragile, par cette mâchoire d’écume broyée,
Miettes éparses, par ces tentacules balayées.
Dernière aurore, un jour tout s’éteint,
Matelot ainsi happé ; là-bas était ton destin.
Abîmes profondes, éternité béante,
Avalant le marin par les flots englouti.
Sombres ténèbres, abysses muettes,
Vous ne rendez jamais ce que vous avez pris.